Literary Arts | Jan Fabre

Le Pouvoir des folies théâtrales / The Power of Theatrical Madness

Le titre évoque une dépose solennelle sur l'autel du théâtre. Sa grandeur passée y est célébrée avec des froufrous, des fauteuils carmin et des dorures clinquantes. On entend les rumeurs dans les loges, le tintement des coupes de champagne dans des salles de bal majestueuses. Le théâtre du XIXe siècle offre ses hallucinations enchanteresses à la bourgeoisie.

Comme moment-clé de son histoire, Fabre choisit l'Anneau de Nibelung, l'œuvre d'art totale de Wagner. Non seulement Wagner transforme le genre de l'opéra mais il est aussi le premier à éteindre la lumière dans la salle et à transformer un média populaire  –  le théâtre des grands boulevards  –  en produit esthétique. L'artiste et sa création bougent au centre et le public, en bonne logique, revêt un autre, un nouveau « costume ».

À travers la violence de la destruction, le pouvoir du nouveau théâtre contemporain émerge. Au-delà de Wagner. Au-delà de tous les innovateurs cités au long de la pièce, de Béjart à Brook, de Mabou Mines à Heiner Müller, le nouveau théâtre de Jan Fabre éclate. L'explosion s'entend à des kilomètres à la ronde.

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